13 décembre 2007

Devoir de mémoire?

Aujourd'hui, sujet sérieux.
Certains d'entre vous sont peut etre au courant, il se trouve que j'ai un certain intéret, ces derniers temps, pour ce pays lointain et obscur qu'est le Japon. (hem)
J'ai conscience d'avoir une certaine propension à placer ce pays en assez haute estime sur de nombreux points, et je me sais parfois peu objectif.
Ceci dit, je suis conscient que ce n'est pas un pays parfait, avec une histoire sombre.
Cette histoire, comment l'ignorer en ce soixante-dixième anniversaire du début du massacre de Nankin?

Loin de moi l'idée d'entamer une leçon d'histoire qui serait fastidieuse pour moi à rédiger (je suis graphiste, vous vous rappelez? C'est pas moi, l'historien(ne) de la bande) et probablement fastidieuse pour vous à lire dans le cadre de ce blog, je vous invite à lire les articles suivants sur la (les) guerre sino-japonaise. Je sais, c'est wikipédia, mais c'est mieux que rien.

En revanche, j'ai bien envie de poser une question qui me vient conjointement de ce triste, pour ne pas dire sordide, anniversaire mais aussi de la dernière visite du président Sarkozy en Algérie.

Au cours d'un de ses discours face aux algériens, qui réclamaient de la France qu'elle reconnaisse l'injustice qu'a représenté et représente toujours le régime colonialiste, le président a posé une question intéressante : "Les enfants doivent-ils porter le poids des erreurs de leurs pères?"

Je me suis souvent posé cette question, face aux crimes massifs que certains hommes ont commis, faisant porter le fardeau de leur culpabilité à des pays entiers. L'Allemagne post-Hitler, le Japon post-deuxième guerre mondiale, la France post-Algérie... On peut facilement mettre beaucoup de pays face à cette question.
Et j'avoue ne pas avoir la réponse.

Certains pays ont des dettes énormes vis-à-vis de leurs voisins, le cas du Japon face à la Chine et la Corée est d'une rare éloquence, si l'on considère la virulence et la ténacité de la rage que louent toujours les deux derniers au premier.

Or les responsables ont été jugés, ou sont morts depuis longtemps, ce qui est également (plus ou moins) valable pour l'Algérie.

Bref, les fils doivent-ils payer pour les erreurs de leurs pères?

4 cowabungarrr!:

Anonyme,  jeudi, 13 décembre, 2007  

Les Français connaissent en gros les exactions de l'OAS et de l'armée française en Algérie. Les Japonais 1) connaissent mal les exactions de leur armée 2) préfèrent carrément l'ignorer (voir Yakusuni visité annuellement par l'ancien premier ministre, le scandale des femmes coréennes prostituées "volontaires" pendant la guerre, les manuels scolaires révisés et révisionnistes).

Les Japonais ne sont pas QUE les pauvres victimes de deux bombes atomiques. Ils ont aussi des dettes envers l'Histoire et, notamment, la Chine et la Corée. Dans la mesure où leurs parents ne l'ont pas fait, ce serait pas mal que ce soit les enfants qui s'en chargent.

Ce genre de dettes, ça pique un peu au début, mais finalement on en sort grandi. Enfin je crois.

Mochi jeudi, 13 décembre, 2007  

Je suis assez d'accord avec toi, le cas du Japon est effectivement sujet à controverses puisque les procès de Tokyo ont été tenus à la suite des guerres sino-japonaises mais n'ont pas empeché les japonais d'exploiter les coréens, entre autres, par la suite.
Donc c'est certain, les japonais ne sont pas "juste" les victimes des bombes atomiques, ni "juste" de sympathiques cosplayeurs-chorégraphes sur des musiques chiptune.
Pas tous, en tout cas.

Princesse Quenelle jeudi, 13 décembre, 2007  

Le gouvernement et les associations d'anciens combattants algériens ont seulement demandé la reconnaissance par le gouvernement français et ont précisé que la population civile n'était pas responsable de ces exactions et ne devait pas en supporter le poids. Etant donné qu'un gouvernement B n'est que la continuité d'un gouvernement A s'il existe sous la même constitution, je pense, quant à moi, que les gouvernements suivants ont le devoir d'assumer et d'assimiler ce qui s'est fait avant. C'est un peu le syndrôme "le roi est mort, vive le roi", le gouvernement français, que dis-je, l'Etat français est une continuité qui ne doit pas faire l'autruche sur ce qu'il a fait (même si les personnes diffèrent) dans le passé.

Mochi jeudi, 13 décembre, 2007  

Nuance judicieuse, princesse, le pays et son gouvernement sont effectivement deux choses, j'ai eu tendance à faire l'amalgame.
La question du président Sarkozy était donc déplacée comtpe tenu de sa position.
Merci pour cette remarque qui m'aide à voir le problème sous un angle différent. (rabu rabu)

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