24 mars 2008

l'épée en plastique et le baton de bois

Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait un post de six pieds de long pour y exposer d'incroyables reflexions d'une étourdissante profondeur flirtant parfois avec la plus abyssâle des vases.
Oui, je sais, ça ne vous manquait pas, mais je suis chez moi, je fais ce que je veux.

J'ai joué à Crysis. Si, rappelez-vous, le jeu dont on dit que l'ordinateur capable de le faire tourner au niveau de détails maximum sans fondre au bout de 5 minutes n'existe pas encore.
Eh bien j'y ai joué, et sur un "bon" pc, de surcroît, donc avec tout ce qu'il fallait d'effets visuels qui piquent les yeux, de flou de mouvement partout (beurgl), de simulation physique de ouf guedin, etc, etc.
Et c'est vrai que ce jeu est impressionnant. Les captures d'écran d'avant la sortie m'interpelaient déjà par leur niveau de détail, la qualité de l'éclairage et l'aspect crédible de l'environnement pour peu qu'on juge crédible qu'il soit possible d'abattre un arbre avec 3 balles de 9mm.
Mais j'y ai joué.
Et au bout de 5 minutes, je faisais complètement abstraction de tout ce bling bling HD next gen DirectX10. Très honnêtement, je n'ai pas eu une impression d'immersion supèrieure à celle de Farcry, de 3 ans l'ainé de Crysis.
Donc quid?
Quel intérêt de participer à ce point au réchauffement climatique si c'est pour, au final, ne pas proposer quoi que ce soit de plus à l'expérience de jeu?

On peut faire une analogie avec les jouets :
Quel jouet procurera la plus grande satisfaction, quel jouet procurera le plus de plaisir de jeu?

Prenons l'exemple de l'épée en plastique et du bâton de bois.
Les deux sont identiquement destinés à la pratique de l'escrime en culotte courte, disposent de formes comparables et de solidités plus ou moins identiques.

L'épée en plastique a cependant une fonction supplémentaire qui consiste à soustraire au dueliste qui l'utilise le travail d'imagination que le possesseur du bâton de bois se doit d'effectuer s'il veut jouer le rôle d'un valeureux chevalier bling bling.
Au final, qui l'emporte?
Peut être est-ce une question de tempérament, et que certains préfèrent d'emblée fabriquer leur arsenal eux-même, à la force du couteau suisse, tandis que d'autres se satisfont davantage de la rutilance moulée à la louche d'un sabre spiderman fabriqué à la main par une machine.

Peut-on suivre le même raisonnement pour les jeux vidéo, tant la place laissée à l'imagination s'y fait rare?


Vous avez 30 minutes.

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