12 septembre 2008

In bed with Tenori On

Bon, ça ne va pas étonner grand monde, au vu des deux indices en béton que j'ai laissés, je viens de passer quelques jours en compagnie du Tenori-On (mais si, rappelez-vous) et ce fut, ma foi, une expérience plus qu'agréable, et dont je regrette déjà qu'elle soit terminée (ben oui, l'ennui quand on emprunte quelque chose, c'est qu'il faut le rendre à un moment donné).

Je m'étais déjà un peu familiarisé avec la bête il y a quelques temps, lors de la soirée de lancement qui s'était déroulée à Montréal, et de prime abord, cet instrument m'avait semblé extrêmement rafraichissant, quoique plutôt limité pour un appareil vendu tout de même plus de 800€.
Après une utilisation plus poussée, je revois un peu mon opinion.

D'abord, l'interface.

Si d'emblée l'engin est intimidant tant il a l'air obscur et abscons, il ne m'aura fallu qu'une quinzaine de minutes pour en saisir le fonctionnement. Il a plusieurs modes de fonctionnement :

Score, qui est un séquenceur et le mode principal et par défaut,
Random, qui laisse poser des points sur la matrice qui seront lus dans l'ordre où ils ont été posés par une tête de lecture parcourant la distance d'un point au suivant à vitesse constante,
Draw, qui mémorise les boutons préssés le temps d'une mesure et reproduit ce motif en permanence,
Bounce, où l'on pose des points sur l'écran qui vont tomber et rebondir sur le coté inférieur de l'écran, la distance les séparants de ce coté définissant la fréquence à laquelle les notes sont jouées,
Push, où l'on presse des points qui deviendront des zones de bruits plus ou moins puissantes et entretenues après pression dépendant du temps pendant lequel on les presse,
et enfin Solo, qui permet de jouer avec tout la gamme en sons continus, ou double croches, croches, noires, etc, automatiquement.
Les boutons L et R, sur les cotés de l'écran permettent d'accéder aux réglages annexes : changement de mode, changement de durée de la boucle, transposition, mixer général, changement de bloc, etc.
On dispose également d'un petit écran LCD monochrome à trois lignes sur lequel s'affichent les options précédemment citées ainsi que quelques autres, notamment la gestion de fichiers, dans lesquelles on navigue via la molette, en bas à gauche de l'ensemble.
Bref, rien de vraiment compliqué, le plus dur restant, en live, de réussir à jongler d'un mode à l'autre sans se louper (mon préféré : retransposer la boucle dans sa tonalité de départ tout en changeant de bloc au même moment), mais du coup la performance n'en est que plus satisfaisante, à l'heure de la musique préréglée à la souris.
Parlons de performance justement. On vient de le voir, le Tenori On est à la base un séquenceur, donc une machine faisant tourner des boucles de 1 à 16 pulsations. Parallèlement, l'instrument utilise un système de "layers". Un "layer" est caractérisé par son mode de fonctionnement (Score ou autre), son instrument, son octave et son nombre de pulsations. Ce dernier paramètre est intéressant pour créer des morceaux destructurés (en superposant un layer en 3/4 sur un 7/8, par exemple).
Viennent ensuite les blocs. On peut y accumuler jusqu'à 16 layers, comme suit : 7 Score, 6 Random, 1 Bounce, 1 Push, 1 Solo, le tout joué en même temps. A noter que si d'un bloc à l'autre on peut avoir des layers totalement différents, les instruments restent constamment les mêmes (donc si je change l'instrument du layer 02 sur le bloc 03 pour "piano", tous les layers 02 des autres blocs auront également l'instrument "piano" de selectionné), ainsi que le tempo et la tonalité générale.
Les sons synthétiques de la machine rappellent beaucoup ceux d'Electroplankton, très doux, presque désuets, très MIDI pour certains, mais on peut leur ajouter des samples, en les chargeant dans la carte SD que l'on peut ficher dans le haut de l'appareil. Le Tenori-On est aussi capable de se changer en contrôleur MIDI, mais je n'ai pas pu tester cette fonction, faute de cable adéquat.

Enfin, l'instrument est tout à fait portable, quoi que le layout des boutons imposent parfois des tenues périlleuses, quand on ne dispose pas d'une table sur laquelle le poser. Les deux petits haut-parleurs présents en haut de l'engin sont une bonne initiative mais relève plus de la politesse de la part de Yamaha que d'un véritable moyen de profiter de son Tenori-On en "stand alone".

Bref, j'ai passé un excellent moment à jouer avec cette chose, j'ai réalisé le potentiel qu'il avait, mais je maintiens que je ne serais pas capable de dépenser une telle somme dans un appareil qui affiche tout de même une certaine rigidité, malgré un design aussi réussi. Il reste un instrument conditionnant de façon intéressante la composition et la patte sonore des morceaux que l'on en extrait. C'est aussi un défaut puisque les sons sont si caractéristiques que tous les morceaux faits avec les sons de base du Tenori-On tendent à se ressembler.

Time to say goodbye, Tenori-On. Ce fût un plaisir.

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